when they come for me

(un) y a toujours eu la famille étouffante, les cris perçants et les rires communicateurs. premier enfant de la famille, sin, il a dû apprendre à devenir le modèle, quand bien même il se considère pas comme tel. papa et maman ont jamais su éduquer leurs gosses, alors y a sin qu'essaye de faire au mieux pour que ses frangins et sa seule frangine deviennent pas des pions dans ce monde. (deux) il a forcé l'école pour comprendre qu'il était pas fait pour ça. un jour il en est parti et les parents l'ont jamais vraiment engueulé pour ça. sin il voulait pas rentrer dans les cases, il l'a jamais voulu. il aura fallu du temps pour comprendre qu'il était pas le gamin normal, le gamin banal. (trois) en cachette y a les vices, ceux qui font de sin un pécheur. la drogue comme démon, il dit que c'est pour mieux créer, pourtant, il a pas d'art dans les mains quand il se détruit la tête à coup de cachetons. il veut même pas arrêter, parce qu'il serait plus lui-même, trop sérieux. (quatre) grand enfant, un peu comme un syndrome de peter pan, sin refuse le monde adulte qui semble pourri jusqu'à l'os. il l'acceptera le jour où révolution sera faite. il a cette aversion pour les règles, impossible pour sin de se faire mouton, il reste le gars qu'a les bras croisés et qui rit des suiveurs. alors y a ce désir de rester faussement naïf, enfant. (cinq) trop instable pour tomber amoureux, mais trop amoureux des filles pour les laisser filer. sin qu'a le diable au corps quand il s'agit de vampiriser quelques nanas, incapable de ne pas les traîner jusque chez lui pour disparaître le jour d'après sans donner de nouvelles. il a jamais su aimer, sûrement parce qu'il a jamais vraiment compris ce que c'était, l'amour. faut dire que les parents mayfield passent de la haine à l'ivresse en quelques secondes. difficile pour le gosse qu'il était d'y comprendre quelque chose. (six) y a que le verre qui le passionne. la faculté qu'il a à transformer le cristal en forme rend les instants plus doux. y a que ça qu'il a vraiment réussi pour le moment. avec son propre atelier, y a tout son univers qui tourne parfaitement quand il souffle. c'est pas rare, sin, de le croiser dans les marchés. pas rare que les gens s'attroupent devant lui pour goûter à un instant figé dans le temps. (sept) y a pas si longtemps, il a cru voir une nymphe dans la forêt, près du lac. sûrement que c'était son imagination, on lui dit. sûrement la drogue, possible. elle avait cet air triste et perdu, comme une sirène apeurée qui osait pas faire de bruit. ça lui ronge le cerveau à sin, et il voudrait bien voir si c'était faux. parce qu'il espère que ce soit vrai. (huit) faut croire qu'il est adepte des concerts, des fêtes et de tout ce qui peut le faire sortir de la routine. sin qui bouge tout le temps, jamais chez lui, il préfère vivre plutôt que d'attendre sa mort. sûr que c'est le gars qui dira toujours oui à n'importe quelle activité, parce qu'il a pas peur de danger, il a envie de découvrir. c'est toujours le type qui a le mot pour rire, celui qu'on invite pour sa bonne humeur. (neuf) faut revenir au sujet qui fâche, la famille. dure responsabilité d'être le grand de la famille quand les plus jeunes viennent squatter des jours chez lui, quand liv se ramène pour parler des embrouilles. pourtant, il se dit qu'il y a rien de mieux. et si parfois ça devient tendu, il aime se rappeler les quatre cent coups avec baz, ça vaut de l'or. (dix) sûrement qu'il devrait essayer de se rapprocher du sol et pas des nuages, mais sin peut pas courir après un monde égoïste. alors souvent il s'échappe en haut des collines pour libérer son esprit des tensions de l'univers. il est pas rare de le trouver loin du tumulte de la ville, plus près des ruisseaux à l'écoute du vent.